Le chêne-liège, un arbre généreux
Protégé depuis des siècles au Portugal par la loi de 1209 qui interdit l’abattage illégal, le chêne-liège est un arbre ancestral, prédominant dans le pays notamment dans l’Alentejo littoral et l’Algarve et à la fois très généreux car son écorce se renouvelle au fil des ans. Il s’agit de savoir le ménager.
Du nom latin Quercus Suber, le chêne-liège est un feuillus qui appartient à la famille des chênes et dont la hauteur se situe entre 10 et 20m.
Sa taille dépend de son exploitation comme nous avons pu le voir dans notre article sur la propriété Almeida Garrett au Portugal.
Le chêne-liège dont est extrait le liège, est cultivé plus ou moins intensivement dans le Sud de l’Europe à savoir le Portugal et l’Espagne. La présence des chênes-lièges sur la péninsule Ibérique s’étend de la Catalogne en Espagne à Minorque (Iles Baléares) et surtout sur la partie sud-ouest de la péninsule, qui coïncide avec le centre et le sud du Portugal.
Présentation du Chêne-liège
Description de l’arbre
Le chêne-liège est un arbre de taille moyenne qui peut tout de même atteindre 20 m de hauteur, tout dépend s'il est exploité, intensivement ou extensivement. Il s’agit d’un arbre chargé d’histoire puisqu’il peut vivre jusqu’à près de 300 ans. Très généreux, le produit qu’il fabrique : le liège peut être exploité à intervalles réguliers de 9 ans à partir de la maturité de l’arbre. Les professionnels savent qu’ils peuvent renouveler jusqu’à 16 fois l’opération d’écorçage pour récolter le liège si l’arbre est correctement exploité.
Ses écorces liégeuses sont boursoufflées et crevassées. Quant à ses feuilles, elles sont alternées, dentées avec une face duveteuse.
Les glands que produit le chêne-liège sont bruns, allongés à la pointe velue.
L’enracinement de l’arbre est pivotant et très profond, ce qui lui confère une excellente résistance. En revanche, ses racines sont à fleur de terrain, c’est pourquoi il est important d’être prudent lorsque l’on nettoie les forêts car elles sont fragiles et facilement endommagées par des outils pointus.
Les stations profitables au Chêne-liège
Températures
Le chêne-liège se déploie dans un climat favorable relativement chaud. Il nécessite en effet une moyenne annuelle allant de 13° à 16°C. Cette essence est héliophile (qui aime le soleil) et thermophile (qui aime la chaleur).
Il s’agit là d’une essence méditerranéo-atlantique, on la retrouve sur les côtes et jusqu’à 300 kms à l’intérieur des terres. Le chêne liège craint les gelées. Il a besoin d’une période de sécheresse estivale pour pouvoir croître.
Pluviométrie
Le chêne-liège se développe sur une moyenne annuelle allant de 500 et 1200 mm d’eau par an. Il requiert une humidité atmosphérique de 60%. Le chêne liège n’aime pas l’hydromorphie (saturation des pores d’un sol en eau sur une période plus ou moins longue de l’année).
Sols
Le chêne-liège est une essence calcifuge, c’est à dire qu'il ne supporte pas les sols calcaires. En revanche, il apprécie les sols siliceux acides, de préférence de texture sableuse.
Floraison et fruit du chêne liège
Sa floraison démarre en avril jusqu’à juin, elle redémarre partiellement à l’automne en fonction du temps.
Son fruit : le gland est long et ovale et son extrémité est recouverte de velours. Il atteint sa maturité à l’automne. Le Chêne-liège est un arbre qui fleurit dès ses premières années.
Particularités et atouts
Le chêne-liège offre une bonne protection des sols et il s’avère être un bel allié contre les incendies du fait de sa faible couverture.
Les nombreuses suberaies (forêts de chênes-lièges) du Portugal s’avèrent être un magnifique réservoir de bio-diversité. En effet, on dit que la subéraie méditerranéenne abrite 135 espèces de plantes, 24 sortes de reptiles et amphibiens, 160 espèces d’oiseaux et 37 mammifères.
Les forêts portugaises ont ainsi la caractéristique d’avoir le niveau de biodiversité le plus élevé d’Europe.
Exploitation du Chêne-liège
Le chêne-liège est exploité depuis des siècles pour le liège qu’il produit à intervalle régulier et qui est extrait de son tronc. Fidèle serviteur de l’homme, l’arbre ne faillit pas à sa tâche si on sait le préserver et l’exploiter dans les meilleures conditions. Aussi, cet arbre pourra voir sa production extraite une bonne quinzaine de fois tout au long de sa vie par les ouvriers du liège. On a dit qu’un chêne-liège pourrait vivre jusqu’à 300 ans !
Le liège
Le Liège est une matière première 100 % naturelle, très versatile, et porteuse de caractéristiques uniques comme la légèreté, l'élasticité et la compressibilité. Imperméable aux liquides et aux gaz, avec des capacités d'isolation, thermiques et acoustiques excellentes, le liège a une combustion lente et une très haute résistance à la friction. Elle est aussi antiallergénique et antistatique.
Autant d’utilités y compris dans les technologies de pointe. Il s’avère que la production de bouchons est l’utilisation la plus rentable du liège.
Les lièges de moindre qualité (dans les premières années d’exploitation de l’arbre) et les résidus inutilisables, servent notamment dans l’industrie du linoléum, la fabrication d’agglomérés et bien d’autres matériaux encore.
Ces caractéristiques du liège et ses nombreuses propriétés sont utilisés dans de nombreuses industrie et pour des exploitations très diverses : industries de pointe, industrie pharmaceutique, aéronautique ou automobile. Le liège est un matériau performant utilisé pour de plus en plus d’application.
Accroissement et production du liège
En méthode traditionnelle, la production de liège est de 2 a 5 arrobas par arbre adulte chaque 9 ans.
30 à 75 kg / 9 ans. Soit 3 a 7 kg /de liège par an par arbre.
L’arroba est l’unité de mesure du liège.
Au Portugal : 1 arroba = 15 kg . En Espagne 1 quintal = 45 kg
Plantation du chêne
La densité moyenne des plantations est de 80 à 120 tiges à par hectare.
Récolte du liège
Il faudra 5 étapes pour réaliser l’écorçage (ou démasclage, « descortiçamento » en portugais) :
- Ouvrir (Fendre l’écorce avec une hache)
- Séparer (la planche entre le tronc et le liège)
- Découper (la planche de liège qui va être décollée)
- Extraire (soigneusement car la valeur commerciale de la planche dépend de sa dimension)
- Marquage (sur le tronc écorcé)
La loi des 9 ans
Un chêne-liège est exploité en plusieurs étapes et donnera des qualités de liège différentes tout au long de sa vie.
- Premier écorçage lorsque l’arbre atteint 25-30 ans
On obtient un liège de structure irrégulière et très dur. On donne à ce liège le nom de « liège-mâle » (ou « liège vierge ») ou bien encore liège blanc. Il est davantage utilisé dans les revêtements de sols ou isolants.
Le granulé obtenu n’est pas employé pour créer des bouchons, mais est utilisé dans la fabrication d’autres produits (revêtements pour les sols et murs, matériau d’isolation).
- Second écorçage : 9 ans plus tard - la secundeira
On obtient une matière encore irrégulière, mais moins dure, de qualité moyenne.
Nous sommes là dans un matériau différent : le liège de première reproduction.
- Troisième écorçage : 9 ans plus tard - liège noir ou amadia
On obtient un liège plus noble avec des qualités requises pour la fabrication de bouchons de liège. Nous sommes dans la 43ème année du chêne-liège. On parle de Liège de reproduction (amadia en portugais).
A partir de cette phase, à des intervalles réguliers de 9 ans, le Chène-liège fournit du liège de qualité pendant environ un siècle et demi.
Un arbre peut durant sa vie subir, en moyenne, 16 écorçages.
Un chêne-liège peut en effet produire jusqu’à 200 ans et donc permettre à son écorce de se renouveler jusqu’à 17 fois si les producteurs déliègent correctement. On parle alors de 17 révolutions ce qui est colossal !
L’avis économique de Forêt Investissement
Le chêne-liège dont la production est liée à une forte régénération de son écorce sur des dizaines d’années, alimente une économie du liège extrêmement porteuse au Portugal. Le pays produit en effet à lui seul, une grande partie du liège consommé dans le monde. Cela lui confère la place de premier producteur mondial. En effet, le Portugal produit 49% des 221 428 tonnes produites en moyenne dans le monde chaque année (FAO 2010). Le Portugal représente 32.5% de la superficie mondiale de suberaies et compte 736.000 hectares de culture de chêne liège. La région de l’Alentejo représente à elle seul 72 % de cette surface. De son côté l’Espagne compte 501.000 hectares de chêne-liège et représente 22,1% de la production mondiale.Elle se place ainsi 2ème au rang mondial. La péninsule Ibérique dans sa totalité, montre une fois de plus sa capacité à produire et offrir des rendements intéressants tout en étant leader sur le marché industriel. Grâce au groupe AMORIM, l’achat du liège au Portugal est porteur et dynamique. Le Groupe AMORIM né en 1870 est le leader mondial incontesté. il est présent dans 103 pays et représentant 35% de la production mondiale.