Rencontre avec Damien Odoul
Damien Odoul est un cinéaste originaire du Massif Central que les équipes de Forêt Investissement ont plaisir à cotoyer régulièrement.
Fasciné par la forêt, à la fois source d'inspiration et de sérénité, il y trouve refuge régulièrement. The Forest Time est honoré de cet entretien et remercie Damien Odoul d'avoir pris le temps de lui répondre.
Petite parenthèse ombragée avec cet artiste transdisciplinaire puisqu'il est également scénariste, photographe et poète.
Quelle relation entretenez-vous avec la forêt en général ?
J’y ai passé beaucoup de temps. C’est une relation complexe. A la fois j’en ai besoin, mais elle peut devenir anxiogène. C’est véritablement un équilibre à trouver. Elle est à la fois ancrée dans une réalité, mais aussi dans un imaginaire très fort. Nous avons tous en tête la forêt des contes. Et tout dépend de qui l’on croise dans cette forêt. Y être «entièrement seul » en présence des animaux et des végétaux est aujourd’hui un privilège.
Est-ce que la forêt ou son univers ont inspiré certains de vos films ?
Oui, par exemple le dernier en date « Théo et les métamorphoses » tourné à 100% dans un massif forestier et qui est sélectionné à la Berlinale cette année… Il s’agit d’un huit-clos entre un père et son fils trisomique qui vivent isolés au coeur d’une forêt (et ce avant même le confinement !!) L’histoire interagit directement avec "l’élément bois". Au fond la forêt et le garçon sont véritablement les personnages principaux.
Qu’est-ce que vous aimez en forêt ?
Avant tout marcher au hasard, déambuler à travers les essences, écouter la variété des sons, et bien évidemment contempler certains arbres, si possible de vieilles essences, par exemple ce que l’on appelle dans le milieu « un vieux loup » : un fayard (hêtre) qui peut être bicentenaire, et dont l’allure noueuse et tortueuse le rend d’autant plus puissant et majestueux.
Avez-vous une essence à me citer que vous aimez particulièrement ?
Le pin et plus particulièrement le pin sylvestre mais aussi le méditerranéen dit pin parasol… je trouve qu’il allie élégance et apaisement.
Quel est votre rapport à la nature en général ?
J’ai vécu des années à son contact, et elle est pour moi comme une mère. Elle devrait en tous les cas être considérée comme tel par chaque être humain, ça changerait bien des choses, malheureusement ce n’est pas le cas. Au fond la Nature est plus forte que l’idée de dieu, la Nature est au-dessus de l’homme, et elle le restera, même surexploitée. La Nature est nouvelle chaque jour, et c’est cela qui m’impressionne. La forêt elle-même est en perpétuelle transformation, et cela lui confère une puissance dans la présence au monde, au-delà de la civilisation technologique.
Merci Damien Odoul pour cet autre regard sur la forêt!