Focus sur la forêt landaise

6 avril 2021 écrit par Stéphanie Bonnet

Quand les techniques de l’agriculture s’accordent sur celles de la sylviculture, la production forestière gagne en qualité et la forêt des landes consolide son enracinement.

Première acquisition pour le groupement forestier le Poumon Vert : les 25 hectares de forêt situés dans les Landes de Gascogne représentent un massif composé de résineux très caractéristiques de la forêt landaise. Le pin des Landes est en effet riche d’une histoire qui date de la loi napoléonienne ce qui nous plonge au milieu du XIXème siècle. Le 19 juin 1857, est votée une loi, soutenue par l’empereur Napoléon III qui oblige les communes et les propriétaires privés à assainir et à ensemencer les Landes. Les vastes zones humides et marécageuses sont ainsi mises en exploitation. Le pin maritime, qui était déjà bien présent sur la côte afin de fixer les dunes, prend alors toutes ses lettres de noblesse.

Aujourd’hui la forêt landaise occupe une superficie de près d’un million d’hectares. Elle représente la plus grande forêt artificielle d’Europe occidentale. Dynamique par l’économie qu’elle génère autour de sa production de bois, la forêt landaise est fragilisée par les violentes  tempêtes qui peuvent s’abattre. Pour sa pérennité, il est important que sa gestion soit durable et réfléchie. The Forest Time est ravi de pouvoir donner la parole à un propriétaire aux techniques innovantes à ce sujet.

Retour sur le groupement forestier « Le Poumon Vert »

Le Poumon Vert est un nouveau groupement forestier qui a vu le jour il y a près d’un an et qui est proposé par Forêt Investissement. Ce groupement permet d’accéder à la propriété forestière pour moins de 6000€ en donnant la possibilité d’en acquérir des parts. Une solution abordable pour devenir propriétaire forestier tout en ayant la possibilité de déléguer la gestion forestière du bien à un professionnel. La rentabilité d’une telle acquisition dépend de l’accroissement biologique des arbres mais elle est d’une moyenne de 2% ce qui assure une stabilité au placement.

 Les massifs forestiers proposés par le groupement forestier Le Poumon Vert sont représentatifs des plus belles forêts françaises. Le massif landais qui est présenté dans les lignes qui suivent constitue la première acquisition du Poumon Vert.

Un massif forestier dans les Landes de Gascogne

C’est une première acquisition d’envergure que nous présente aujourd’hui le groupement forestier Le Poumon Vert. En effet, cette forêt qui est située en plein coeur des Landes de Gascogne, abrite des pins maritimes (Pinus pinaster) de nouvelle et ancienne génération sur une superficie de 25 hectares. Une production qui date elle aussi de la loi napoléonienne évoquée dans les premières lignes de l’article. Le village nommé Solferino (nom de la bataille qui célèbre la victoire de l’armée de Napoléon III contre l’armée autrichienne), se trouve d’ailleurs à 25km de là.

Dans ce massif voué à l’exploitation de pins, la production de bois est destinée à la fabrication de pâte à papier, de panneaux à particules, de mélaminés.... Nous sommes dans la production panneautière dynamisée par la présence d’une entreprise Autrichienne : EGGER qui a intégré l’usine de Rion des Landes en 1994. EGGER Rion-des-Landes est aujourd’hui l’une des usines de panneaux de particules les plus modernes de France. Elle embauche plus de 500 salariés sur le territoire Gascon.

Dans ce très bel environnement maritime situé à seulement ½ heure de l’Océan Atlantique, à 30 km au nord de Dax, à 35 km à l’ouest de Mont de Marsan et à 10km de l’A63, le massif landais de Gascogne jouit d’une grande accessibilité. Dans ce territoire drainé depuis le milieu du XIXème siècle, le pin maritime, (qui nécessite tout de même jusqu’à 200 litres d’eau par jour), croit jusqu’à 30 mètres de haut.

Focus sur un propriétaire forestier atypique

Thierry Larrivière se définit comme un « agriculteur-sylviculteur » car pour lui les deux métiers vont de pair. Agriculteur de père en fils, et issu d’une famille de forestiers, Thierry Larrivière a grandit dans un environnement où la nature et les métiers qui en découlent ne sont pas cloisonnés. « Mon grand-père était éleveur de moutons puis il a été sylviculteur et « résinier », il prélevait la résine des pins en pratiquant le gemmage. Mais cette activité fastidieuse est aujourd’hui éteinte. Mon père avait la fibre forestière, je le suivais beaucoup et j’observais ».

Cet agriculteur curieux de nature et ouvert aux pratiques issues d’autres activités a depuis toujours cultivé. Aujourd’hui il est spécialisé dans les cultures légumières plein champ et récolte les asperges, les haricots verts, le maïs doux ou bien encore les semences de tournesol. Et depuis une dizaine d’années, ce sont les plantes aromatiques et médicinales qui ont pris du terrain mais pas n’importe où. « Mes plantes médicinales poussent à l’ombre, sous l’abri des panneaux photovoltaïques installés dans les champs. J’ai ainsi conjugué production d’énergies renouvelables à des productions atypiques. » Et ça marche ! « La terre agricole des Landes peut produire autre chose que du maïs, ses capacités sont exceptionnelles. » Aujourd’hui l’agriculteur se consacre à ses parcelles forestières et investit dans les terres plus ensoleillées dans la production d’huile d’olive. La variété, ça le connait !

Les 25 ha de forêt landaise qui viennent d’être vendus au groupement forestier Le Poumon Vert on fait l’objet de toutes les attentions de la part de Thierry Larrivière. Sa vision forestière est dynamique, innovante et va au-delà des idées reçues. Vous souhaitez en savoir plus ?

Quand gestion forestière et agriculture se rejoignent

« Aujourd’hui, gérer une forêt, c’est de l’agriculture » affirme Thierry Larrivière qui applique depuis toujours les techniques du monde agricole à celui de la forêt. Amélioration génétique, techniques culturales, labours, techniques de broyage...tout est pensé pour parfaire la production tout en respectant un écosystème. « Pour nettoyer la forêt, nous broyons plutôt que de passer le rouleau landais. Il faut éviter de trancher le sol et ainsi d’abimer le développement racinaire du pin. Nous avons abandonné le labour traditionnel en bandes   au profit uniquement de la ligne. Pour cela nous utilisons du matériel allemand spécifique. De la même manière, la technique de décompactage en profondeur du sol afin de casser la couche imperméable que forme l’alios (pierre qui empêche l’eau d’arriver aux racines des arbres) a été empruntée à l’agriculture et fonctionne très bien ! » Tous ces procédés prennent la forme de techniques innovantes aujourd’hui et sont surtout plus respectueuses des sols et permettent ainsi une meilleure productivité. « On n’attend plus 50 ans pour récolter. Je résonne en 3 tiers ce qui permet de récolter à différentes étapes dans le temps ».

Une implication dans la vie politique locale

Un savoir-faire que Thierry Larrivière a mis à profit au sein du conseil municipal de sa commune où il est adjoint au maire délégué à la forêt et aux énergies renouvelables. Dans cette commune de Rion des Landes, 2500 ha de forêts communales non soumises au régime forestier de l’ONF sont gérés en direct. Une gestion basée sur les connaissances et les expériences de l’agriculteur-sylviculteur et qui a permis de remettre sur pied des boisements quasiment totalement détruits par la tempête Klaus de 2009. « Nous étions au coeur de l’épicentre, 80% du patrimoine forestier de la commune a disparu et à cela se sont ajoutés des problèmes sanitaires liés au scolyte. Les réseaux hydrauliques, des pistes, des chemins ont été anéantis, il a fallu être des bâtisseurs. Aujourd’hui la forêt landaise va mieux et celle de notre commune également grâce également aux aides de l’état et de l’Europe. L’indépendance de gestion dont nous bénéficions nous permet de mettre en place des techniques simplifiées à moindre coût».

La forêt Landaise est aujourd’hui reboisée à 100% 

La forêt landaise va bien et se développe avec des techniques modernes qui puisent leurs racines dans des pratiques ancestrales liées à l’agriculture. Et si elle change de visage car elle devient, pour une part, la propriété de gros investisseurs type banques, assurances et fonds de pension, elle n’en reste pas moins gérée par des gestionnaires forestiers locaux. « Il est important que des acteurs locaux gardent un oeil sur nos forêts, je suis heureux que la forêt vendue au groupement forestier Le poumon Vert soit gérée par Julien Goullier, un gestionnaire forestier qui connait parfaitement son teritoire » précise Thierry Larrivière qui veille sur ses cultures et les forêts de sa commune avec attention, efficacité mais toujours dans un grand souci de préservation.

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