Gestionnaire forestier au féminin

Anne Rebière est gestionnaire forestier dans le Limousin et exerce avec passion depuis 13 ans un métier qui s’ouvre peu à peu à la gent féminine. Un parcours professionnel dédié à la forêt et aux arbres.

Elle voulait exercer un métier en extérieur, marcher, se dépenser toute la journée tout en gardant un contact direct avec la nature et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne s’est pas trompée de voie : Anne Rebière vit sa profession de gestionnaire forestier à 100% ! Cette trentenaire dynamique et hyper active, qui dit elle-même « avoir la bougeotte », a tracé sa voie avec détermination et professionnalisme. En activité depuis 13 ans, Anne a suivi des études agronomes et forestières en Limousin. Elle connait parfaitement son territoire pour l’arpenter quotidiennement à la rencontre des propriétaires forestiers qui jalonnent ses journées.

The Forest Time a décidé de la suivre quelques pas pour connaitre son parcours, comprendre ce qui l’anime et pourquoi pas....susciter des vocations ? A vos bottes, prêts, partez !

Anne Rebière, quelles est votre cursus scolaire ?

J’ai toujours su que je voulais travailler en lien avec la nature. J’ai tout d’abord obtenu un bac STAV (Sciences et Techniques de l’Agronomie et du Vivant) au Lycée Agricole de Neuvic en Corrèze. A l’époque, j’hésitais encore entre travailler dans le domaine de la forêt ou celui de la gestion cynégétique. L’option Aménagement m’a permis de faire le choix entre 3 possibilités notamment lors de journée professionnelles sur le terrain : la gestion cynégétique, aquatique ou forestière.

Mon stage en coopérative forestière a été décisif pour moi : j’ai choisi la gestion forestière ! Ce métier me permet de combiner mon besoin de me dépenser, de travailler en extérieur, à ma passion de la forêt tout en rencontrant une multitude d’interlocuteurs et de publics très différents : propriétaires forestiers, bucherons, planteurs, chauffeurs...

A l’issue de mon stage en coopérative, j’ai suivi un BTS en gestion forestière à l’école forestière à Meymac. Une fois mon diplôme en poche, j’ai tout de suite travaillé, on m’attendait !

 Et concernant votre parcours professionnel ?

Pendant 9 ans, j’ai travaillé pour une association  œuvrant pour le développement et l’équilibre de la forêt en Limousin : ADELI. Un service de soutien à l’exploitation forestière en lien avec le CNPF (Centre National de la Propriété Forestière). Le but  était de mutualiser les travaux d’exploitation de petits propriétaires forestiers afin d’en limiter le coût mais aussi d’inciter à l’entretien des forêts. Des subventions étaient allouées pour la première et la deuxième éclaircie ainsi que pour l’élagage.

Il faut savoir que la forêt est extrêmement morcelée en Limousin. Elle appartient à une multitude de petits propriétaires qui pendant des décennies n’ont pas effectué de travaux sur leur propriété forestière faute de moyens. En effet, les coupes de bois était destinées à être vendues en bois de trituration, peu rentables et ne suffisaient pas à payer les travaux. J’ai donc monté, pendant cette mission, de nombreux dossiers de subventions afin d’aider ces propriétaires forestiers de la Corrèze puis ensuite de tout le Limousin, à entretenir leurs massifs.

Puis il y a 4 ans, j’ai été embauchée par la Scierie des Gardes pour développer l’activité sylvicole auprès des clients vendeurs de bois. Cette antenne nommée Sylva Gestion a pour but de proposer tous les travaux de reboisement, d’éclaircie, de marquage ou bien encore d’élagage au propriétaire forestiers. Une offre nouvelle permettant de gérer de A à Z les bois des fournisseurs de la scierie des Gardes. Les travaux de reboisement ainsi que le conseil sylvicole sont des activités qui se développent très bien actuellement.

Quelle est votre vision de la forêt ?

Elle n’est surtout pas fixe ! Chaque forêt est différente et non standardisée. Les arbres ne sont pas des boîtes de conserves, ils sont vivants ! Je n’ai aucune idée préconçue et m’attache tout d’abord à réaliser un état des lieux. Ensuite je mets tout en œuvre pour proposer des solutions viables tant pour le propriétaire que pour l’exploitation.

Du côté de votre sensibilité écologique ?

Je suis très sensible au développement durable de la forêt. Pour ce faire, je préconise avant tout un bon diagnostic : peuplement, terrain, sols.....et le temps de la réflexion. Aujourd’hui, le Limousin bénéficie de tous les peuplements sur pieds datant des années 60. Le boisement a en effet été effectué il y a une soixantaine d’années par le Fond Forestier National. A l ‘époque, il se plantait beaucoup de résineux. Les feuillus poussaient seuls en taillis (ils constituaient une réserve de bois et donc d’argent). L’épicéa est donc présent en très grand nombre dans le limousin et il a été planté très serré. Il est difficile de pratiquer des éclaircies car il y a le risque que toute la plantation tombe en ne faisant qu’une coupe partielle. La coupe rase s’avère souvent nécessaire au profit d’un reboisement préconisant le mélange d’essences. Actuellement, le Douglas est l’essence la plus adaptée et rentable pour les propriétaires.

Etre une femme dans la profession, est-ce plus compliqué qu’être un homme ?

Cela l’était lorsque j’ai débuté dans le métier. Des scieurs avaient du mal à considérer que ma parole était professionnelle. J’ai du montrer les dents et en faire deux fois plus pour être prise au sérieux surtout à mes débuts. Il y avait très peu de femmes dans les scieries à part dans les secteurs administratifs. On me dit souvent que les femmes qui sont gestionnaire forestier, ont généralement mauvais caractère. C’est vrai, mais nous devons tellement prouver que cela nous forge un caractère bien trempé !

Heureusement, aujourd’hui, il y a de plus en plus de jeunes femmes qui se destinent aux carrières forestières. Je dis souvent à mes stagiaires qu’elles ont de la chance car nous avons « élagué le terrain » depuis plus de 10 ans. Les anciennes générations sont parties à la retraite et les mentalités changent.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec Forêt Investissement ?

J’ai en effet fait appel aux services de Forêt Investissement pour vendre la propriété forestière dont j’avais hérité de mon père. Il s’agissait d’un massif 50 ha  avec une majorité de feuillus de moyenne qualité et une quinzaine d’hectares de résineux. La propriété était morcelée avec un gros bloc de 8 ha.

J’ai fait appel à Forêt Investissement car je n’avais tout simplement pas le temps de m’occuper de cette vente. Une vente de forêt implique l’estimation certes (une partie que j’ai d’ailleurs réalisée moi-même), mais, également, la mise en ligne de l’annonce, la gestion des retours, des questions, les visites éventuelles, la concertation avec les notaires......De plus, il me fallait compter une heure de route pour me rendre sur les lieux pour une éventuelle visite.

Forêt Investissement a été très efficace car la vente a été conclue en deux mois. Le nouveau propriétaire est originaire de Prague ! Forêt Investissement possède en effet un important portefeuille de clients qui attendent l’opportunité d’achat. Ce type d’investissement est très prisé !

La relation de confiance rapidement installée, le professionnalisme et l’efficacité de Forêt Investissement m’ont fait gagner un temps précieux. Une gestion de A à Z assurée avec succès !