Reforest’Action : agir pour l’environnement !

Stéphane Hallaire, président fondateur de Reforest’Action est un homme à l’oeuvre. Grâce à la société qu’il a créée il y a 11 ans (le 1^er mars 2010), il peut s’enorgueillir d’avoir contribué à la plantation de plus de 12 millions d’arbres en France et dans le monde entier. Mais le chef d’entreprise n’est pas enclin à se glorifier, il préfère agir pour l’environnement en se basant sur un modèle économique pérenne. Et ça marche !

Reforest’Action est une entreprise certifiée B Corp dont dont la mission est de préserver, restaurer et créer des forêts en France et dans le monde, pour répondre à l’urgence climatique et à l’érosion de la biodiversité. Véritable start’up, qui innove non pas par sa technologie mais par un modèle de financement unique  de  « crowdplanting » (inédit à sa création), Reforest’Action ne compte pas en rester là. Il y a encore beaucoup à faire pour sauver la forêt !

Stéphane Hallaire, comment vous est venue l’idée de créer Reforest’Action ?

Mon envie entrepreneuriale a toujours été très présente, elle était accompagnée du souhait de travailler dans le sens de l’intérêt général car ce sont mes valeurs. Très concrètement, je souhaitais créer un modèle économique pérenne et fiable pouvant servir la cause environnementale. Reforest’Action a été l’aboutissement de plusieurs expériences professionnelles. D’une formation d’ingénieur assez généraliste : j’ai suivi l’enseignement de l’Ecole Centrale de Lyon, j’ai occupé par la suite un poste de consultant des organisations notamment au Royaume Uni tout en était impliqué dans des projets environnementaux.

Dès 2007, j’ai testé mon projet d’entreprise tout en occupant un poste salarié. Je cherchais quelle serait la bonne approche. La forêt ne s’est pas imposée tout de suite mais je dirais que de fil en aiguille, j’ai compris que l’action environnementale pouvait se coupler à une réalité économique. C’est un voyage au Sénégal, dans la région de Casamance plus précisément, qui a joué le rôle de déclencheur. J’ai compris que l’on pouvait vivre d’un projet de reforestation et j’ai très vite intellectualisé le modèle. Le principe de l’agroforesterie a été le déclencheur de Reforest’Action.

En 2010, Reforest’Action voit le jour

Oui le 1^er mars 2010, il est amusant que cela tombe le jour de notre interview ! J’ai donc quitté mon emploi pour me lancer dans l’aventure. Les débuts ont été très difficiles même si j’ai été aidé par le club « Business Angels » qui a été un véritable soutien financier. Et si aujourd’hui notre équipe est constitué de 40 salariés avec des correspondants locaux dans 15 pays, si nous triplons notre activité tous les ans avec une croissance fulgurante de Start’Up, nos débuts ont été laborieux. Je suis resté seul 4 ans. En 2015, nous n’étions que 2 personnes à Reforest’Action ! Avec des débuts aussi lents, nous ne pensions pas en être arrivés là aujourd’hui. C’est depuis 2019 que tout a changé, en grande partie avec la prise de conscience très forte des conséquences du changement climatique. La grande médiatisation sur les espaces déboisés, défrichés brutalement dans le monde et le regard sur la forêt française qui s’est ouvert, a donné un nouvel essor à l’entreprise.

La dimension émotionnelle de la forêt est très importante, elle constitue un patrimoine sacré en quelque sorte. En même temps, la forêt peut nous faire vivre. Avec un peu d’argent on peut planter des arbres et bénéficier de revenus complémentaires. On peut donc vivre en restaurant son environnement. Nous sommes dans un modèle vertueux.

Comment fonctionne concrètement Reforest’Action ?

Nous nous adressons  à deux types de publics qui souhaitent restaurer l’environnement : les entreprises et les particuliers.

Agir pour la forêt et pour compenser ses émissions avec Reforest’Action

Dans le cadre de leur démarche environnementale, de nombreuses entreprises souhaitent agir en faveur des forêts, en soutenant des projets de reboisement en France ou ailleurs dans le monde. Par ailleurs, certaines sont également dans une démarche de compensation carbone. En effet, c’est une obligation légale, toute entreprise de plus de 500 salariés ou tout établissement public de plus de 250 agents doit effectuer un bilan carbone qui évalue les quantités de gaz à effet de serre émises à l’année. Après avoir mené des actions en faveur de la mesure et surtout de la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, les structures peuvent choisir de compenser leurs émissions résiduelles.

Et c’est là que Reforest’Action se met en ordre de bataille. La société propose ainsi des projets de reforestation et de restauration aux entreprises qui veulent soutenir les forêts, et des projets de compensation carbone à celles qui veulent compenser leurs émissions. Elles peuvent ainsi financer des pépinières, des plantations d’arbres, des projets d’agroforesterie en France mais aussi à l’étranger. C’est à l’étranger que nos premières actions ont vu le jour : au Sénégal, au Pérou ou bien en Inde. Dès 2014, nous avons agi en France auprès des entreprises et des particuliers qui avaient compris les enjeux de la forêt, du climat et de la biodiversité.

Les particuliers peuvent agir directement

Toute personne peut individuellement décider de contribuer à la reforestation en finançant un ou plusieurs arbres sur le site de Reforest’Action au profit d’un projet forestier en France ou dans le monde en fonction de nos chantiers. On permet ainsi à tout le monde de faire sa part. Un particulier peut donc financer à la hauteur de ce qu’il peut, des forêts dans le monde entier : c’est le principe du « crowdplanting ».

B to B to C

Nous sommes également partenaires d’entreprises qui proposent aux particuliers de reverser une part de leur paiement à la plantation d’arbres. C’est ce que l’on appelle le B to B to C.

Pôle ingénierie forestière

Notre pôle ingénierie forestière soutient les projets de reforestation et de restauration de forêts en France et à l’étranger et accompagne tous les porteurs de projets y compris des particuliers.

Les propriétaires forestiers, les gestionnaires forestiers de forêts privées ou publiques sont des partenaires au quotidien tout comme l’ONF, les mairies, les communautés de communes. Nous agissons également sur de petites superficies : 2ha, c’est la moyenne de la propriété forestière en France. Mais généralement, nous nous situons dans une moyenne de 8ha pour nos projets français.

Nous menons par an 200 à 300 projets de reboisement ou de travaux sur forêts dégradées en France.

Nous avons ainsi créé un modèle de financement privé des forêts françaises, ce qui n’existait pas. Aucun fond public n’est requis et nous sommes totalement indépendants des politiques. Notre marge de manoeuvre dépend de notre capacité à mener des projets durables d’un point de vue environnemental mais également économique.

Au total sur 11 ans, nous avons mené 800 projets en France et en Europe.

Vos actions de reforestation s’étendent désormais sur une bonne partie de la planète ?

Effectivement, Reforest’Action agit dans une trentaine de pays : tout d’abord sur toute l’Europe, aux Etat-Unis, en Amérique du Sud : Brésil, Pérou, Colombie, mais également en Haïti, en Afrique de l’Ouest : Sénégal, Togo, Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Est : Kenya, Tanzanie, en Asie : Indonésie Chine, et enfin en Australie.

Nous serons bientôt présents au Vietnam, en Inde et au Bengladesh.

Nos projets forestiers se concentrent sur la forêt dégradée et sur l’agroforesterie avec la production de fruits, de bois notamment dans les zones tropicales. L’agroforesterie est un véritable vecteur de développement.

Aujourd’hui nos actions à l’international représentent 30% de notre activité, la France quand à elle représente 70%. Nous y avons replanté 3 millions d’arbres.

Comment voyez-vous l’avenir de Reforest’Action ?

Il reste encore beaucoup à faire donc avec de beaux projets forestiers en perspective. Nous souhaitons agir en « milliards d’arbres plantés » pour l’instant nous ne parlons qu’en millions.

Protéger et planter resteront nos mots d’ordre. Nous souhaitons maintenir notre position de «tiers de confiance » en apportant des réponses concrètes et à la bonne échelle.

Je ne suis pas un forestier mais j’ai cette chance d’être doté d’une grande sensibilité environnementale et d’avoir un regard décalé sur le sujet, ce qui m’a permis d’envisager ce financement privé des forêts pour leur porter assistance.

En ce qui concerne l’avenir ? Je vais rester dans ce monde de la forêt c’est un merveilleux sujet !

Le mois de la forêt : Il se déroule chaque année depuis 2019, au mois de mars et a pour objectif de faire découvrir les « super pouvoirs de la forêt » au plus grand nombre, au travers de plantations participatives, de webinaires et d’actions de sensibilisation. Renseignements : https://lemoisdelaforet.fr