SAS Gannac : au coeur du reboisement

20 décembre 2021 écrit par Stéphanie Bonnet

The Forest Time reprend la route en ce début d’année et vous emmène en Région Occitanie et plus précisément au nord du département du Tarn, dans la petite commune de Teillet située à l’est d’Albi, sur les tous premiers contreforts du Massif Central. C’est ici qu’est installée l’entreprise forestière Gannac, éponyme de son propriétaire : Laurent Gannac. Dans cette région verdoyante et aux vallées boisées, les châtaigniers et les chênes côtoient les frênes qui bordent les parcelles des prairies. C’est ici que l’entreprise familiale a vu le jour dans les années 1950, lors de la création du Fond Forestier National de Reboisement. C’est alors le grand-père de Laurent Gannac qui répond à une forte demande de reboisement. Aujourd’hui, en 2022, le reboisement reste le coeur de métier de cette entreprise dont le professionnalisme et la qualité de prestation sont reconnus au delà des frontières de la région Occitanie.

Laurent Gannac, pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Notre coeur de métier est depuis plus de 70 ans, le reboisement. Mon grand-père a créé l’entreprise lorsque le gouvernement a lancé le Fond Forestier dans les années 50. Mon père a repris l’activité en 1973, a fait évoluer le parc des machines et a continué l’activité de reboisement. Aujourd’hui, nous connaissons une forte croissance dans ce domaine. Nous sommes en effet passés de 500 000 à 1 million de plants en l’espace de 5 ans, ce qui est considérable.

Qu’est-ce qui explique cette progression de plantations forestières ?

Il est vrai que les coupes rases, générées par les maladies, notamment la prolifération du scolyte, nécessitent de pratiquer un reboisement au bout de deux à trois ans et nous avons des demandes dans ce sens. Nous arrivons donc après la coupe, une fois le sol reposé.

Mais la volonté de reboiser que ce soit des pouvoirs publics comme des particuliers, est forte. La demande est exponentielle.

Le réchauffement climatique vous impacte-t-il ?

Oui bien sûr dans la mesure où nous devons tenir compte de la hausse des températures pour les arbres. Nous plantons de plus en plus des cèdres, des pins (Laricio ou Maritimes) qui sont plus résistants aux fortes chaleurs. Je peux conseiller mais je sais rester à ma place en matière d’essences à planter. Il est important d’être avant tout dans l’échange avec ses clients.

Quels sont les autres pans de votre activité ?

Nous créons et entretenons également des routes forestières. Ces routes et places de dépôts rendent les forêts praticables et donc exploitables. Entretenir ces routes est donc très important.

Nous réalisons également l’entretien de grands espaces verts : station d’épuration, de captage d’eau, nettoyage de rivières, de voies ferrées. Nous enlevons arbres morts, branches et autres encombrants qui sont un risque et une gêne pour l’écoulement des eaux.

Enfin, nous créons des haies brise-vent paysagères en lien avec les syndicats de rivières par exemple afin de lutter contre l’érosion des terres agricoles et pour favoriser la biodiversité.

Je dirais que nous pratiquons tous les métiers qui se rattachent à la forêt, à son entretien en amont : élagage et entretien des plantations en font partie.

Nous effectuons beaucoup de travaux avant plantation.

Quels sont vos clients ?

Nous travaillons beaucoup avec le secteur public : ONF, Caisse de Dépôt et de Consignation, Mairies. Nous avons également quelques sociétés d’investissement qui font appel à nous. Et puis également des propriétaires privés (de 1 à 50 ha !). Il n’y a pas de petits chantiers.

Nous travaillons énormément grâce au bouche à oreille. Nous allons jusqu’en Lozère, en Aveyron, sur les contreforts du Massif Central et dans la Montagne Noire. Nous pouvons également descendre jusqu’à Béziers. Notre cercle d’action est très large !

Qu’est-ce qui fait votre réputation ?

Nous faisons partie des rares entreprises forestières en France à assurer toutes les opérations de reboisement :

  • Préparation/Nettoyage
  • Plantations
  • Entretien des plantations

Nous coordonnons l’ensemble de ces prestations. C’est important pour nous de maitriser toutes ces phases pour la bonne réussite des plantations.

J’imagine que vous êtes dotés de matériel spécifique.

Effectivement et cela représente d’importants investissements. Nous possédons 7 pelles mécaniques, un bulldozer, un gros broyeur et deux plus petits, un camion, une niveleuse et un compacteur.

Lorsque j’ai repris l’entreprise Gannac en 2010 après mon père, j’ai beaucoup investi dans l’achat de machines. Pelle, niveleuse, compacteur, broyeur sont des outils qui nous aident au quotidien et rendent le travail moins pénible. Il est également de plus en plus difficile de trouver de la main d’oeuvre dans ce métier qui demande beaucoup physiquement même si les machines sont d’une aide précieuse.

Nous sommes en permanence à la recherche de main d’oeuvre courageuse capable de travailler dehors, par tous les temps, les mains dans la terre. Mais c’est également un métier de satisfactions. Nous sommes dans les plantations, nous effectuons tous les travaux de la terre pour que l’arbre puisse pousser dans les meilleures conditions.

Votre implication est forte dans votre métier

La passion du métier m’a été transmise par ma famille. Il faut aimer être en extérieur. Ce que j’aime, c’est préparer le terrain « aux petits oignons » pour les futures plantations. J’ai toujours travaillé dans l’entreprise Gannac. Après un BTA en Production Forestière, j'ai gravis tous les échelons de la société. De chef d’équipe, je suis passé à dirigeant naturellement, en connaissant parfaitement mon métier que j’aime.

 

Il s’agit d’un métier manuel qui demande encore de planter à la main. 90% de nos plants sont plantés manuellement. Il faut un homme et une pioche pour planter un arbre et c’est important de le dire. Nous aurons beau avoir les plus belles machines, nous aurons encore besoin d’hommes et c’est tant mieux !

Est-ce que posséder votre propre pépinière est en projet ?

Nous avons opté pour la collaboration avec un pépiniériste et nous nous aidons mutuellement. Je suis donc en collaboration avec un pépiniériste pour de la production de cèdres. Nous avons ensemble développé un modèle de godet spécifique.

Comment voyez-vous l’avenir de votre entreprise ?

En investissant encore dans du nouveau matériel ! C’est primordial. Nous avons acheté l’an dernier une nouvelle machine à planter. L’année prochaine ce sera un nouveau gros broyeur. Ce sont des investissements sur des années qu’il faut savoir anticiper !

Merci Laurent Gannac pour cette présentation de votre métier « passion » !
Environnement Sylviculture Reboisement Reboisement et réchauffement climatique SAS Gannac
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