La migration s'observe dans nos forêts!

3 octobre 2022 écrit par Paul-Émile Thounens

La migration, phénomène exceptionnel qui s’observe… dans nos Forêts !

Si vous vous promenez dans la forêt en regardant le ciel entre le mois de septembre et le mois de décembre, vous allez surprendre, plus qu’à l’accoutumée, certains oiseaux migrateurs en train de se reposer sur les branches, boire dans les ruisseaux ou glaner (manger des glands) dans les chênes.

L’instinct animal est quelque chose de magique qui pousse ces oiseaux à entamer un périple de plusieurs milliers de kilomètres à travers nos forêts. En effet, la France possède un important couloir de migration qui nous offre chaque année un spectacle naturel extraordinaire. Après avoir passé le printemps et une partie de l’été dans le Nord du continent pour élever leurs poussins, l’horloge interne de ces migrateurs les guide vers le sud de l’Europe et le nord de l’Afrique pour profiter d’un temps plus doux. Une grande partie de cette migration passe par les cols du Pays-Basque.

Que l’on parle des Palombes, des Bécasses, des Pinsons des Arbres, de Grives ou de beaucoup d’autres encore, ces migrateurs utilisent plus ou moins la même route à travers notre pays. Après une longue journée de vol, ils viennent passer la nuit ou « s’ajouquer » en gascon, dans nos forêts.

Les Grues Cendrées d’Arjuzanx

Les Grues Cendrées sont ces oiseaux qui volent en groupe et forment une flèche qui pointe vers le sud. Elles utilisent les différents courants d’air pour se déplacer et se fatiguer le moins possible.

La Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage d’Arjuzanx dans les Landes (chasse interdite) est la plus grande réserve de France. Elle est située sur la trajectoire de migration des Grues Cendrées qui viennent se reposer quelques jours, d’octobre à mars, sur cet immense point d’eau.

Cette réserve s’étend sur 2 679 hectares. Elle est issue de l’exploitation par EDF d’une mine de lignite. La réhabilitation de cette mine a donné lieu à un espace naturel exceptionnel accessible au public. Il s’agit du plus grand site français d’hivernage des Grues cendrées, car c’est en moyenne 25 000 grues qui s’y arrêtent durant la période de migration. Ce site naturel a été acquis en 2002 par le département des Landes dans un but de protection durable et de valorisation du patrimoine naturel. En 2004, il est devenu zone de protection spéciale et intègre les sites d’importance communautaire Natura 2000.

La Palombe egalement appelée Pigeon Ramier dans le Nord de la France

À ne surtout pas confondre avec le pigeon, la Palombe traverse les forêts de France par plusieurs couloirs de migrations :

- le couloir nordique, ce sont les palombes qui entrent par le nord de la France dans les forêts du Nord Pas de Calais en provenance des pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark..).

- le couloir central, ce sont les palombes provenant de Lituanie, Pologne, Estonie et qui passent par les grandes forêts de Moselle, des Vosges, du ballon d’Alsace.   

- le couloir méditerranéen où ce sont les palombes d’Ukraine, de Moldavie ou encore de Roumanie qui survolent l’Italie pour venir nicher dans les Forêts du Sud de la France.

En 2020, c’est plus de 2 millions de Palombes qui ont traversé les cols basques. Au mois d’octobre, il suffit de lever les yeux vers la cime des arbres pour voir ces oiseaux migrer. Mais attention au vent de nord, les Palombes en profitent pour filer vers le sud à plusieurs centaines de mètres du sol parfois.  

La Bécasse des bois, reine de nos forêts

Contrairement aux Grues qui nichent dans de grandes réserves naturelles, dans des champs ou la palombe qui « s’ajouque » dans nos arbres, la reine des bois passe sa journée dans nos sous-bois. En effet, son plumage dorsal dit « feuille morte » lui permet d’être inaperçue sur nos différents sols forestiers. La nuit tombée, la bécasse se rend sur des prairies pour s’alimenter de vers de terre grâce à son long bec.

Cet oiseau unique migre jusqu’à nos forêts depuis l’Europe du nord à partir de mi-octobre pour y passer l’hiver. Les bécasses voyagent de nuit par petits groupes et peuvent faire des centaines de kilomètres par jour, prouesse d’autant plus exceptionnelle quand on sait qu’elles volent à travers nos forêts et non dans le ciel comme le font les grues ou les palombes par exemple.

Certaines d’entre elles qui migrent jusqu’en Angleterre traversent même la manche et la mer du nord depuis le Danemark, le Pays-Bas, la Belgique ou la France.

La migration est un temps à part dans la vie de nos forêts. Que l’on soit chasseur, randonneur, sylviculteur, ramasseur de champignon, ce phénomène naturel nous rappelle toute la vie qu’abritent les forêts de France.

Environnement oiseaux migrateurs Migration La bécasse
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