Les forêts du Massif Central

1 octobre 2018 écrit par Stéphanie Bonnet

Les paysages multiples et variés du Massif Central ont beaucoup évolué au cours des siècles derniers notamment depuis le milieu du XIXème siècle qui a été marqué par l’évolution des surfaces forestières. Les forêts du Massif Central ont en effet vu leur nombre doubler en un peu plus d’un siècle ½. Il faut dire que la baisse de la démographie et la déprise agricole sont des facteurs qui ont permis aux surfaces forestières de s’accroitre en un peu plus d’un siècle et demi.

Aujourd’hui, les forêts couvrent 27% du territoire national et on arrive à une moyenne de 30% dans le Massif Central. Issues de reboisements ou de recolonisations naturelles récentes, les forêts du Massif Central sont pour une bonne partie d’entre elles des forêts anciennes qui constituent un véritable patrimoine et un héritage à préserver.

La région forestière du Massif Central : localisation

Un massif ancien, usé par l’érosion, de moyenne montagne mais fortement ancré dans sur son territoire national : voici en deux mots un bref descriptif du territoire qui abrite l’essentiel des volcans français. Le Massif Central comprend 3 agglomérations de taille : Clermont-Ferrand, Limoges et St Etienne qui sont rapidement reliées. De même, onze départements composent ce grand massif : l’Aveyron, la Lozère, le Cantal, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, l’Allier, la Loire, la Creuse, la Haute-Vienne, la Corrèze et le Lot. Autant de coins de France comportant leurs caractères et leurs spécificités forestières. Autant de massifs forestiers également, que nous tenterons de décrire en quelques lignes.

Des forêts anciennes

Bien qu’en perpétuelle évolution notamment depuis la politique forestière de reboisement mise en place par le gouvernement français dans les années 50, la région forestière du Massif Central est également composée de forêts anciennes.

Ces forêts, véritable réservoir de biodiversité, font partie de notre héritage qu’il faut aussi savoir conserver. Elles présentent des caractéristiques écologiques indéniables en permettant la conservation d’espèces de la faune et de la flore forestière. Elles permettent également la production de bois de chauffage depuis des siècles, ce qui constitue une véritable valeur économique. Datant pour beaucoup de la moitié du XIXème siècle, elles offrent la possibilité de la cueillette des champignons, la chasse ainsi que la pratique du sylvo-pastoralisme est très fortement ancrée dans les traditions rurales du Massif Central mais également en général dans les campagnes françaises.

La région forestière du Massif Central est pour une grande partie d’entre elle située sur la zone des Parcs Naturels du Massif Central (38% de ses forêts). Ces parcs sont eux-mêmes couverts en moyenne à 51% de forêts. Les parcs Naturels du Massif Central concentrent donc ainsi à eux-mêmes 64% de la forêt de ce territoire volcanique.  

 

 

Des forêts également récentes

Depuis les années 1850, la superficie de la forêt en Massif Central a fortement augmenté. En Limousin elle a multiplié par 3 sa superficie. Actuellement la région forestière du Massif Central s’étend sur 1 237 000 ha. L’extension s’est produite sur des landes et pâturages abandonnés par l’agriculture mais également grâce à des plantations notamment conifères qui sont d’ailleurs aujourd’hui arrivés à maturité et qui peuvent être exploités.

Essences

Les essences des forêts du Massif Central sont pour 60% des feuillus et pour 40% des conifères. Le chêne est extrêmement présent. Par exemple, la forêt limousine est jeune et s’est constituée depuis 1 siècle seulement. En tête dans des boisements : le chêne qui se situe bien devant le douglas.

Le chêne rouvre est également bien présent sur les forêts du massif, telle la forêt de Tronçais. Le chêne pédonculé s’étend quant à lui sur une surface encore plus importante.

Le chêne pédonculé et rouvre, le hêtre, le châtaignier, le douglas, le pin sylvestre, l’épicéa et le sapin pectiné sont les essences les plus fréquentes que l’on trouve dans la région forestière du Massif Central.

Economie

Les forêts du Massif Central comprennent 335 000 propriétaires privés. Massive et dominantes, elles cachent bien une réalité morcelée. La forêt est en effet partagée en de nombreuses parcelles.

Elle est essentiellement privée (pour 90% de sa surface) et la moyenne est à 4ha par propriétaire.  Seuls 4250 propriétaires du Massif Central détiennent une forêt de plus de 25ha.

Le volume des bois des forêts du Massif Central est en constante évolution. En 2006, les récoltes commercialisées atteignaient 3,1 millions de m³ (conifères et feuillus confondus). Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années avec une recherche de la qualité. Nous sommes de plus dans une dynamique de développement durable car le bois est un matériau performant, et il est inépuisable si on gère de façon dynamique.

En Limousin, on compte plus de 122 entreprises du bois très bien implantées qui dynamisent l’emploi. A Saillat sur Vienne, c’est l’usine internationale Paper qui emploie plus  de 650 salariés !

Le massif de la Margeride/Aubrac

Au cœur du Massif Central, la Margeride et l’Aubrac sont des secteurs avant tout réputés pour la beauté de leurs paysages. Ces deux massifs forment un ensemble de hauts plateaux étendus sur 4 départements : Lozère, Cantal, Haute-Loire et Aveyron. Ici l’histoire est liée au développement de la forêt. L’exode rural a en effet accentué la progression de la forêt. Les campagnes de reboisement, la colonisation naturelle ont également favorisé le développement de ce massif forestier.

Fortement marqué dans ces territoires sauvages et rudes, la forêt a joué son rôle de multifonctionnalités : sylvo-pastoralisme, alimentation et production pour la filière bois ?

Le taux de boisement est plus important en Margeride qu’en Aubrac avec 45% contre à peine 11% en Aubrac. On compte 38% de boisement en bordure d’Aubrac tout de même.

Le climat montagnard est très marqué avec la neige et de fortes précipitations au printemps et à l’automne, surtout sur le plateau de l’Aubrac.

Généralement, les hivers sont longs et froids voir très froid ! Les gelées et le stress hydrique l’été sur les plateaux de l’Aubrac ne favorisent pas les forêts.

Les sols sont aérés et légers, bien drainés à la structure sableuse à limono-sableuse ce qui ne favorise pas la rétention de l’eau.

Le pin sylvestre est l’essence vedette de ces massifs de la Margeride et de l’Aubrac. Les cervidés et sangliers aiment également ces espaces !

Le massif du Cézallier : un écrin de forêts

Au cœur du Parc Naturel des Volcans d’Auvergne, la forêt couvre ici 1/3 de la surface. Globalement jeune et homogène, elle a été cultivée après guerre pour faire face à l’abandon des pratiques agricoles ainsi qu’à d’importants problèmes d’érosion aux sommets.

Ici les essences sont montagnardes : hêtres et sapins pectinés.

Au cœur du Cézallier, on ne peut passer à côté de la forêt de la Comté (vers Vic-le-Comte) qui est classée Natura 2000. Il s’agit de l’un des massifs forestiers les plus riches d’Auvergne. 1500 ha de chênes, de charmes et de Tilleul en partie gérés par le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme.

Les grands espaces découverts du Cézallier offrent un terrain de chasse aux rapaces qui peuvent aussi se réfugier dans les gorges boisées : accidents du relief.

Le Plateau du Velay

Cette région forestière du Massif Central est située en Haute-Loire. 118000 ha de forêts qui sont constituées à 85% de résineux, notamment de sapins pectinés qui sont les essences prépondérantes en présence. Puis on trouvera du pin sylvestre et de l’épicéa.

Ici les stations forestières sont extrêmement fertiles. Le climat et les sols développés sur substrat volcanique y sont pour beaucoup.

La production forestière de ce massif est un des plus importantes de la région. Les peuplements sont traités en futaie régulière et l’exploitation aisée. La demande en bois est forte mais les enjeux environnementaux viennent pondérer l’exploitation. En effet, 1/3 des boisements de cette région forestière du Massif Central est  concerné par un zonage de protection environnemental : Natura 2000.

La cueillette notamment des champignons est de notoriété publique : le restaurant 3 macarons Jacques et Régis Marcon en est la preuve gourmande !

 De belles futaies de résineux

La région forestière du Massif Central est dense et dynamique d’un point de vue de l’économie forestière. Les forêts du Massif Central, pour certaines anciennes, pour d’autres plus récentes, abritent de beaux peuplements, majoritairement de feuillus. De belles futaies résineuses sont à souligner.

Mais le Massif Central, comme d’autres massifs forestiers, compte un grand nombre de petits propriétaires forestiers, ce qui favorise le morcellement de la forêt. Les grands ensembles forestiers y sont donc rares mais activement recherchés !

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